« une image » de Notre-Dame apparaît dans les cieux ! Cette sainte image, transportée par des anges, paraissait majestueusement assise dans cette éclatante nue plus lumineuse que le soleil, comme dans un trône de gloire. Tout le hameau
retentissait d’une musique harmonieuse et d’un concert angélique. L’air était parfumé d’une odeur d’ambroisie céleste. A la vue de ces prodiges, les habitants de ce hameau furent surpris d’étonnement et remplis d’une douce joie.
– « Seigneur Hector, que se passe-t-il en votre jardin ? Pourquoi cette image de la Sainte Vierge ? Pourquoi cette lumière qui déchire la nuit ? Pourquoi ces voix
célestes ? » – « Hélas mon ami, étant aveugle, je ne peux qu’adorer en esprit la Vierge que vous me décrivez mais je la contemple avec les yeux de la foi. » Cette angélique mélodie, cette brillante clarté, l’odeur de
ces parfums exquis durèrent encore une heure et demie et davantage. – « Messire Hector, les ténèbres reviennent, la lumière s’éteint. Les voix se taisent, il ne reste que la statue de la Vierge posée sur le gazon du jardin, dans
le froid de cette nuit de février. Que devons-nous faire ? » Le Jour étant venu, qui était celui auquel l’Église célèbre la Fête de la Purification de la Mère du Seigneur, le curé de Tongre-St-Martin vint recueillir cette sainte
image pour la porter dans son église paroissiale. On mit la statue sacrée sur le maitre-autel, place la plus convenable pour y recevoir les hommages des peuples et pour y être exposée à la vénération publique. La Providence divine
en avait ordonné autrement et voilà que, ce même jour, sur les onze heures de nuit, cette sainte image fut, en un instant enlevée de cet autel et rapportée de nouveau, visiblement par les anges, au même lieu du jardin, où, le jour
précédent, ils l’avaient mise.
Les jours suivants, il y eut encore deux transports miraculeux. Le dernier en présence des témoins envoyés par Gérard II, Evêque de Cambrai. Le 17 février 1081 Gérard II venait
à Tongre inaugurer officiellement le lieu de prière et le circuit de procession qui allait durer jusqu’à notre époque.